haram, i want to turn into you, 2023, performance photographie par Maxime Vignaud
𝔥𝔞𝔯𝔞𝔪, 𝔦 𝔴𝔞𝔫𝔱 𝔱𝔬 𝔱𝔲𝔯𝔫 𝔦𝔫𝔱𝔬 𝑦𝔬𝔲 explore à plusieurs niveau cet inframince culturel dans un rapport intime à l’identité. Cet espace prend une certaine épaisseur en réinterprétant, déformant, détournant les produits de la transmission comme le café, l’eau de rose, les traces de persil, le plomb, le sel… Dans cette optique, le tabou que j’évoque devient un rituel qui se produit, et que je sacralise.
L’inframince trouve ainsi son épaisseur dans le tabou, ce qui peut être dit, ce qui ne peut pas, ce qui peut être écouté, ce qui ne peut pas l’être. L’idée d’entretenir ce tabou existe car je joue avec ses limites, il devient matière infiniment malléable. Dans l’installation pesante 𝒔𝒐 (𝒉𝒆𝒂𝒗𝒚) 𝒚𝒐𝒖’𝒓𝒆 𝒉𝒖𝒓𝒕𝒊𝒏𝒈 𝒎𝒚 𝒇𝒆𝒆𝒍𝒊𝒏𝒈𝒔, l’équilibre et la fragilité accompagnent le tabou dans cette structure de métal rouillé et de chaises de jardin occupant le tiers de l’espace d’exposition. L’idée étant de recréer un espace évoquant le rituel, celui du café, tout en ritualisant le tabou, de manière presque absurde.
Dans un espace blanc, propre, calme, on en retient la lourdeur d’un silence cassé par le bruits et les odeurs des fluides (de café et d’eau de rose), par les bruits de craquement du gros sel au sol. Le tabou se brise par le péché.
Ce même tabou entretient la fiction et la virtualité. Nous ritualisons le péché (dans un référentiel religieux), nous recréons des rituels, tout en se questionnant: peut-on se détacher de croyances transmises lorsqu’elles font partie d’une construction? comment se créer de nouvelles croyances lorsque l’on naît dans cette situation?
Est évoquée la pratique du chemsex -dans les textes, ou les images censurées de 𝓲𝓽 𝓲𝓼 𝓱𝓸𝓽 ((($£𝔁))) 𝓼𝓽𝓾𝒇𝒇. 𝓭𝓸𝓷’𝓽 𝓽𝓸𝓾𝓬𝓱 𝓲𝓽 𝓸𝓻 𝓾 𝔀𝓲𝓵𝓵 𝓫𝓾𝓻𝓷- comme sujet comprenant à lui seul toutes les notions que je questionne et que j’active de manière sensorielle, immatérielle, au travers de l’objets, de l’image et de la matière. Dans le chemsex est créé un espace « utopique » que l’on nourrit par la répétition, l’habitude, les rencontres, le temps passé, la prise répétitive de drogue… On le nourrit aussi par la confiance reçue dans ces espace là, mais de manière factice, ou du moins renforcée par la drogue. On en vient à revenir dans ces espaces pour retrouver toutes ces sensations perdues au quotidien: la réalité.
haram, i want to turn into you, 2023, performance vidéo par Maxime Vignaud
haram, i want to turn into you, 2023, performance photographie par Maxime Vignaud
haram, i want to turn into you, 2023, performance photographie par Maxime Vignaud
haram, i want to turn into you, 2023, performance photographie par Chloé Chalal
haram, i want to turn into you, 2023, performance photographie par Chloé Chalal